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Handicap ; pas de transport adapté pour Morgane, une collégienne scolarisée en 6ème.

Département et Ville se renvoient la balle, laissant cette collégienne handicapée sans solution.

Sandrine Madji se bat pour que sa fille, Morgane, puisse poursuivre une scolarité normale au collège Daumier, mais bien qu'ayant droit à un transport adapté, aucune solution ne lui est proposée. Voilà des tracasseries supplémentaires dont Sandrine se serait bien passée. Cette Martégale est la maman de Morgane, 11 ans, atteinte, depuis sa naissance, d'une atrhrogrypose, maladie multiple congénitale se caractérisant par des raideurs multiples des articulations, le plus souvent en flexion.

Comprenez qu'elle plie très difficilement les genoux, que ses coudes sont fixes tout comme ses poignets. "Il lui est impossible de se relever seule si elle chute", explique sa maman. Morgane est scolarisée en classe de 6e au collège Honoré Daumier. Elle ne peut prendre un bus scolaire quelconque, le service doit être adapté à son handicap. Le Conseil départemental a favorablement répondu à sa demande de transport scolaire, il y a un an, en prévision de la rentrée au collège, déposée auprès de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Morgane peut donc bénéficier d'un transport adapté et pris en charge par le Département 5 jours par semaine. "Le Département a lancé un appel d'offres en direction des compagnies de taxis, explique Sandrine, mais deux villes l'ont refusé, Gardanne et, malheureusement, Martigues.


"La Sécurité sociale m'a répondu que ce n'était que du confort"


"On m'a alors fait comprendre que je devais me débrouiller pour trouver un transport moi-même. J'ai donc appelé toutes les compagnies de taxi des environs mais soit elles fonctionnaient par point de rassemblement, soit elles refusaient la course ne la jugeant pas assez rémunératrice." Sandrine conte sa mésaventure au service départemental qui assure ne rien pouvoir faire et lui redit que Martigues ayant refusé de s'inscrire dans le dispositif mis en place, c'est à la Ville de proposer une solution. "La Sécurité sociale m'a répondu que ce n'était que du confort et le service de transport à la demande du réseau Ulysse (Métropole via le Pays de martigues, Ndlr) m'a fait savoir qu'il ne prenait en charge que les personnes invalides à au moins 80 %. Morgane était invalide entre 50 et 79 %." Sandrine monte donc un dossier pour solliciter auprès de la MDPH un taux d'invalidité équivalent à 80 %. Trois mois plus tard elle reçoit une réponse favorable. Elle pense voir le bout du tunnel. Raté. Quand elle revient vers Ulysse on lui répond, cette fois que Morgane doit obligatoirement être accompagnée puisqu'elle est mineure, ce dont il n'avait jamais été question jusqu'alors. "C'est incroyable, hallucine Sandrine. Je fais les démarches pour que ma fille bénéficie du transport auquel elle a droit, justement parce qu'il m'est difficile de l'emmener tous les jours au collège et là on me dit qu'il faudrait rester avec elle dans le bus !" Le mois dernier c'est une fin de non-recevoir que lui adresse le réseau Ulysse qui affirme, cette fois "ne pas transporter les enfants vers le collège." En pleine reconversion professionnelle, Sandrine, maman d'une autre petite fille scolarisée à Tourrel, suit une formation qu'elle manque parfois justement pour emmener ou aller chercher Morgane au collège. "Même quand elle est, en garde alternée, chez son papa, c'est moi qui vais la chercher car c'est impossible pour lui à cause de son travail."


"Comment font les parents dans ma situation ?

Sandrine ne baisse pas les bras et rappelle toutes les compagnies de taxi. L'une d'elles répond favorablement mais seulement trois jours par semaine, pour une durée limitée et moyennant 250€ par mois remboursés par le Conseil départemental. Sauf que le mois dernier le remboursement n'est pas venu. "On m'a dit que, comme ma fille était désormais à 80 %, elle devrait être prise en charge par la Ville." Le serpent qui se mord la queue... "Tout ce que je constate, dénonce Sandrine, c'est qu'on ne me donne pas les moyens de mettre mon enfant à l'école. Mais comment font les parents dans ma situation ? Et si je parviens à terminer ma formation, comment vais-je pouvoir trouver du boulot dans ces conditions ? Nous avons interpellé le Département et le réseau Ulysse. Aucune réponse à ce jour. A partir d'avril, Morgane n'a plus de solution de transport, le taxi ne pouvant plus la prendre en charge.





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